Ce sarouel se distingue par une construction audacieuse en arc de cercle, offrant un volume ample, presque architectural, concentré entre les jambes. Deux plis creux à la taille avant amplifient cette impression d’excès, comme un geste suspendu.

Mais le vêtement prend tout son sens en mouvement : ce qui semblait massif devient fluide, ce qui paraissait trop devient juste. Le volume s’efface, ou plutôt se redistribue naturellement.

La fermeture latérale libère le devant, assurant une ligne pure, dégagée. Deux poches côtés apportent une touche de nonchalance, une manière de désacraliser la coupe.

Le contraste est saisissant : la jambe s’affine progressivement sous le genou, jusqu’à un bas resserré traité comme un poignet de chemise, avec patte de boutonnage. Un détail tailleur transposé, subtil et inattendu.

Au dos, deux découpes verticales viennent casser l’unité du panneau et sculpter la silhouette, gérant visuellement le tombé et équilibrant les masses.

Une pièce complexe, expressive, mais d’une grande justesse à l’usage. Un sarouel de caractère, technique, pensé pour les corps qui aiment l’espace et sa coupe qui le dompte.